L’expédition scolaire au Groenland, en direct

Cet article a été mis à jour au fur et à mesure pendant l’expédition scolaire à Ittoqqortoormiit, au Groenland. La première semaine, c’est ’le camp de base’ (les élèves restés au collège), qui s’est chargé de compléter ce ’dispatch report’ (compte-rendu d’expédition).
Accrochez-vous, on vous emmène sur la banquise !

L’expédition scolaire, en direct

DateReportage journalier
Dimanche 3 - le voyage vers l’Islande Rendez-vous très matinal 5h40. Surprise : la gare n’ouvre qu’à 5h45…Tous les tests PCR sont négatifs. Nous pouvons partir l’esprit tranquille. Madame Vigneau a la bonne idée de vérifier si tout le monde a bien son passeport. Une élève pensait que la photocopie suffisait. Un aller-retour chez elle est nécessaire. Les autres élèves montent dans le train. Le suspense dure presque jusqu’au départ du train. Pour finir, l’élève et madame Vigneau montent 4 minutes avant le départ…  Paris CDG, nous cherchons d’abord le terminal 2B et nous arrivons en avance. Nous avons le temps de nous poser pour une petite boisson offerte par Marie Gouesclou notre marraine. Nous en profitons pour écrire un courrier, faire un jeu…Comme nous avons rendez-vous à 11h30 et que nous nous sommes levés tôt, nous prenons également le casse-croûte.L’équipe de Greenlandia nous rejoint à ce moment-là. La suite ? La queue ! Pour enregistrer les bagages, faire contrôler le bagage de cabine et entrer dans l’avion, on a l’impression que ça dure des heures. L’avion décolle. Pour quelques-uns d’entre nous c’est une première expérience, un petit bond dans le cœur à l’instant où l’avion quitte le sol…Quelques heures de voyage somnolent plus tard, nous survolons l’Islande et nous apercevons son plus grand glacier. L’atterrissage se passe bien, le temps est un peu humide. Nous récupérons nos valises, attendons un peu que le matériel du caméraman passe la douane et prenons deux navettes pour l’auberge de jeunesse. Nous sommes en chambres de six. En allant chercher des pizzas nous rencontrons deux oies sauvages, pas très sauvages😊.Repas pizzas, douche, fatigue…Un dernier temps d’explication de la part de Vincent et des professeurs et au lit !Le camp de base quant à lui s’organise et travaille pour relater les aventures de l’expédition scolaire !
Lundi 4 avril - le voyage vers Ittoqqortoormiit Le rassemblement était prévu à 9h pour le petit-déjeuner. Seulement, en Islande, il faut avancer les montres de 2 heures. Nous sommes nombreux à être réveillés avant l’heure. Ce n’est pas plus mal, on peut ainsi déjeuner par petit groupes…Nouvelle navette, direction l’aéroport de Reykjavik. L’enregistrement des bagages est plus rapide qu’à Paris, nous avons juste le temps d’acheter un sandwich à la boutique. Ceux qui auront pris une bouteille d’eau devront la boire ’cul sec’ avant de passer. L’avion était un Bombardier de 40 places presque complet.
Au bout d’une heure de vol nous survolons la banquise et les côtes du Groenland. Blancheur, montagnes, icebergs, quel paysage magnifique ! Atterrissage à Constable Point : nous avons applaudi à l’atterrissage car sur de la neige, c’est une prouesse ! L’air frais nous revigore dès notre descente de l’avion. C’est comme si le Groenland débarquait en nous et non nous qui débarquions au Groenland… Nous comprenons que rapidement les gants et bonnets seront nos meilleurs amis. Un petit hélicoptère rouge est posé sur la piste, ce sera notre dernier moyen de transport vers Ittoqqortoormiit. Le premier groupe part rapidement, dans l’ordre imposé.
Deux autres suivront mais ça s’arrêtera là par cause de manque de visibilité !
Les voyageurs arrivés à Ittoq, après un inoubliable voyage en hélicoptère, une traversée mouvementée du village en motoneige, patientent à l’école. Visite de l’école, jeux de société, nous sommes invités au repas concocté par Juluut et Matthias : boeuf musqué, pâtes et frites. Délicieux ! Tout le monde dort dans la maison des filles, une maison bleue à l’extrémité du village. 4 chambres, une salle de bain, un salon, une cuisine, tout le confort nécessaire, nous sommes reçus comme des princes !La soirée se termine par un loup-garou.L’équipe des rouge restée bloquée à Constable Point Lors de la quatrième rotation (Aleyna, Sébastien, Elouen, About et Ylan), le pilote a fait demi-tour par manque de visibilité. Tout était blanc, le vent commençait à se lever. Nous avons alors appris que nous devions dormir sur place. Nous n’avions pas forcément nos valises et nous étions séparés des autres. Par chance, les gens nous ont accueilli avec gentillesse dans leur hôtel ’moins 5 étoiles’ comme ils disent. On avait un toit, de quoi manger même très bien (frites, nuggets au poulet, poisson du fjord). Après avoir mangé, nous avons fait la vaisselle, nous sommes rentrés à l’hôtel et avons fait des jeux de société tous ensemble. Nous étions 10…
Mardi 5 avrilA l’école Ejnar Mickelsen Depuis hier soir, le groupe est coupé en deux, avec une partie restée à Constable Point à cause du manque de visibilité en fin d’après-midi et les chanceux bien arrivés à Ittoqqortoormiit depuis hier.Pour les premiers, c’est le transfert qui occupe leur matinée. Une fois l’autre groupe rejoint, ils ont bien essayé de lui faire croire qu’ils avaient vu un ours blanc à Constable Point, mais leur explication peu crédible les a confondus au bout d’un moment😆 Le deuxième groupe s’est levé un peu avant 8h. Le soleil brille déjà généreusement. Un coup d’œil vers le fjord et l’époustouflant paysage nous saisi à nouveau, comme pour nous aspirer dans son immensité. Ce séjour répond, dès le début, à nos attentes, en y ajoutant une énergie supplémentaire, une sorte de cocktail d’air froid et de soleil…Le déplacement à pied vers l’école Ejnar Mickelsen a achevé de réveiller les derniers endormis. Notre arrivée n’est pas passée inaperçue. Quelques élèves Groenlandais, puis dix puis vingt s’équipent et sortent tour à tour nous accueillir devant l’école. Les structures de jeux qui y sont disposées deviennent les premiers témoins de nos timides échanges des deux premières minutes qui se parsèment peu à peu de rigolades puis de partages de check, chahuts et premiers vrais échanges.What’s your name ? Kranadarabi ?M’y name is… uanga mi aderarpua…Les différences d’âge ne sont pas un obstacle. Des liens commencent à se nouer sur le pas de l’école et continuent à l’intérieur.Leurs cours redémarrent. Nous nous retrouvons dans une salle pour écrire nos impressions, préparer la visio avec nos camarades restés en France et imaginer des activités avec nos nouveaux amis Groenlandais…Le repas rapide est l’occasion pour ceux qui sont arrivés ce matin de goûter au rôti de boeuf musqué.À 12h, nous retrouvons le collège en visio. Alors que c’est nous qui sommes au pays du froid nous découvrons avec surprise nos professeurs et les élèves de la classe restés en France habillés comme pour aller au ski 😂. Quel beau clin d’œil !Les professeurs sont en réunion avec les équipes de Greenlandia et d’Ittoq pour peaufiner le programme du séjour. Pendant ce temps, nous jouons dehors sur l’aire de jeux devant l’école avec la banquise en toile de fond. Quel paysage de rêve !Les filles partent ensuite dans leur girl’s house en faisant un petit détour par la banquise et les chiens de traineaux, accompagnées de deux jeunes groenlandaises.Les garçons logeront à l’école ce soir et récupéreront leur boy’s house demain.Préparation du repas avec les restes de la veille : pâtes, sauce tomate et… bœuf musqué ! Une vraie équipe de cuisiniers aux fourneaux.Pendant ce temps, mesdames Gourault et Vigneau sont initiées au tricot de laine de bœuf musqué : il faut partir à la chasse des poils épais dans le duvet cotonneux et soyeux qui sera filé et qui servira à tricoter des bonnets, des cache-cous, des écharpes…PS : la journée s’achève tranquillement, les filles rejoignent leur maison et les gars installent leur chambre provisoire dans l’école, quand un mot magique débarque sans prévenir chez les gars : aurore boréale !C’est la ruée vers les tenues grand froid.Au début un peu ténue, l’aurore boréale se développe petit à petit. On rentre. On attend un peu. On ressort. Pour finir on décide d’aller réveiller les filles (à vingt minutes de marche dans le village). La porte est fermée. Boule de neige sur une vitre de chambre encore éclairée. Ça y est. Elles sortent aussi, finalement heureuses d’être réveillées pour ça…On ne voit pas le temps passer. Il est très tard quand nous nous glissons, fatigués mais heureux, dans nos sacs de couchage.
Mercredi 6 avril : découverte du village Cela fait seulement deux jours que nous avons posé nos pieds au Groenland et l’on a l’impression que le temps est comme le paysage, immense, tellement nous avons pu vivre de belles choses en si peu de temps.Le réveil est un peu difficile 😊 après s’être levés cette nuit pour observer une Aurore boréale : un voile vert qui s’étire sur la ligne d’Horizon. Dans le froid entre minuit et une heure du matin, les garçons réveillent les filles pour observer le spectacle dans le ciel mais le froid a finalement raison des élèves qui retournent se coucher. L’équipe Greenlandia, elle, a veillé et le spectacle fut apparemment de toute beauté, profusion de couleurs, de voiles et de rideaux lumineux. C’est décidé, cette nuit nous ferons des tours de garde pour ne rien rater de ce phénomène extraordinaire.Ce matin, il fait -27°C. Nous nous retrouvons à l’école et décidons d’aller faire quelques courses au supermarché local. Les rayons ne sont évidemment pas aussi fourni des que les nôtres, quoique le rayon surgelés est pas mal. Nous achetons de quoi manger pour les 2 jours à venir : pâtes et riz nous allons alterner…Nous mangeons du riz et des boulettes de….boeuf musqué, des pêches au sirop en dessert. Et nous partons pour faire le tour du village avec notre guide Juluut, professeur d’Anglais à l’école et ancien maire du village, accompagnés par les élèves groenlandais. 1er arrêt : l’église du villageCréation du village : la population inuite a subi des attaques vikings venant chasser dans ce coin. L’Écossais William Scoresby a découvert le fjord au 17e puis les Danois ont souhaité l’implantation d’un village. Ils ont incité des habitants d’un village situé plus au Sud Tassilaq de venir s’installer à Ittoqqortoormiit afin d’avoir une zone de chasse plus vaste, d’échapper à l’épidémie de tuberculose mais en contrepartie ils devaient se soumettre à la culture danoise comme par exemple changer de noms.1er bâtiment du village, la date est inscrite au fronton : 1928. Une femme prêtre vient d’arriver au village en novembre dernier, elle nous fera visiter son église la semaine prochaine. Les habitants se rendent chaque dimanche à l’église pour suivre l’Office protestant luthérien.2d stop : la banquiseQuatre trous faits dans la banquise servant à éteindre les éventuels incendies du village sont percés chaque jour. Juluut raconte une anecdote : quand il était petit, il avait souffert énormément du froid. Ses mains étaient gelées à tel point que son grand-père lui a conseillé de plonger sa main dans la mer sous la banquise. Celle-ci est en effet à quelques degrés Celsius, une bouffée de chaleur sous ces latitudes…Des attelages de chiens groenlandais sont présents tout autour du village. Ils sont très importants car ils permettent de se déplacer sur la banquise et servent aussi à protéger le village des ours blancs en alertant avec leurs aboiements. Les chiens sont nourris de viande de phoque ou d’ours blancs. Ils mangent la neige pour s’hydrater.Depuis le début de l’année 2022, 35 ours blancs ont été tués par les chasseurs, ils ont utilisé tous les quotas donnés pour l’année, ce qui est problématique. Ce nombre d’ours tués est un record ! Les ours sont attirés par le gibier présent et la banquise leur permet de venir. Leur odorat très développé leur permet de repérer de la nourriture à plusieurs kilomètres. Juluut nous explique que l’ours blanc n’est pas aussi blanc que la banquise mais fait une tâche jaunâtre.3e stop : la maison Charcot. Elle surplombe le centre du village et est située juste en dessous de la station météo. Jean-Baptiste Charcot est une personne très importante pour le village. Il a soigné la population, leur a fourni ce dont ils avaient besoin et a même transformé sa maison en sanatorium durant l’épidémie de tuberculose.4e stop : la station météo. Nous la visiterons la semaine prochaine, mais Vincent devait récupérer des cartes Sim. Nous y avons observé deux lièvres variables. Ils sont tout blancs et se confondent facilement avec la neige. Nos amis Groenlandais leur donnent apparemment le nom de bawny. Renseignements pris, cela signifie ’gaillard’ en anglais… c’est vrai qu’il faut être un sacré gaillard pour survivre dans ces conditions !De retour à l’école, il est temps de se mettre aux fourneaux : nous avons une soirée bretonne demain soir et nous voulons préparer 50 galettes… M. Walger s’occupe de la pâte puis plusieurs élèves et professeurs réalisent les galettes. Elyza était la plus assidue. Dégustation demain avec nos correspondants.Deux autres élèves, Paul et Colin, se chargent de nous préparer le repas du soir : du Chili con carne Groenlandais (au bœuf musqué) et chili sin carne comme plat de résistance et crèmes aux parfums variés en dessert. Comme d’habitude maintenant, les élèves qui n’ont pas travaillé en cuisine débarrassent, font la vaisselle et nettoient les tables.En soirée, explication sur les aurores boréales, par Mme Vigneau et Xavier, appuyée sur les images enregistrées par Sébastien la nuit dernière.Promis, on essaiera de les voir encore ce soir, nous allons essayer d’organiser des tours de garde pour ne rien rater malgré la fatigue.Demain, une tempête est annoncée. Les filles emmènent de la nourriture au cas où elles seraient coincées dans leur maison toute la journée. Si tout va bien, rdv 8h à l’école avec un programme chargé…
Jeudi 7 avril Construction d’igloo et prélèvement de plancton Début de la matinée à 8h à l’école. Juluut et Mathias nous présentent les outils nécessaires et la technique pour créer des blocs de neige compacts.Juluut à appris la technique de construction d’igloo depuis ses 8 ans. Les inuit peuvent en avoir besoin pour se protéger quand ils partent chasser/pêcher et qu’une tempête se lève.Départ vers le haut du village sur le terrain de foot où nous avons commencé l’activité. Les élèves se sont très bien débrouillés. Il en faut qui creusent et sortent les blocs de neige glacée (le plus fatigant), chapeau à Samuel, d’autres qui façonnent ces blocs avec une scie égoïne puis les bâtisseurs qui construisent l’igloo en disposant puis ’cimentant’ les blocs de neige avec de la neige. Aël s’est découvert une passion d’ingénieur en construction d’igloo.Nous avons du arrêter avant la fin car le vent s’est levé et il commençait à faire très froid. Nous les finirons samedi.Après la pause déjeuner (sandwiches), nous nous sommes séparés en 3 groupes. Le 1er est parti faire des prélèvements d’eau dans la banquise afin de faire des analyses de plancton. Le 2e est allé faire les courses pour se ravitailler. Et le 3e est allé en classe avec Mathias pour un cours quadrilingue Danois / East Greenlandic / Anglais / Français. Le Groenlandais est un peu dur à prononcer. Au moins on a bien fait rire les élèves locaux…Les scientifiques en herbe du groupe 1 avaient une mission importante. Il s’agissait de récupérer l’eau du fjord avec un seau lesté de roches, dans un trou creusé dans la banquise. Ces trous sont entretenus chaque jour pour des raisons de sécurité : en cas d’incendie, on peut ainsi avoir rapidement de l’eau avec une pompe immergée. Mais revenons à nos chercheurs : il a fallu extraire environ 70 seaux d’eau, puis les filtrer pour collecter quelques centilitres à observer. Le problème venait du fait que l’eau gelait au fur et à mesure.Tout le monde est rentré pour le milieu d’après midi et Xavier à pu nous montrer quelques spécimens planctoniques : un dinoflagellé (unicellulaire) et plusieurs pluricellulaires : copépode et larves de copépodes, ainsi qu’une larve de polychete. Et au milieu de tout ça, plusieurs fibres de plastique bleues…Atelier crêpes dans l’après-midi. Après la confection des galettes hier, nous sommes toujours dans la préparation de la soirée bretonne. Pâte à crêpes, cuisson des crêpes (sans beurre avec margarine), de jeunes groenlandais goûteurs trouvent les crêpes ratées fort à leur goût !Après une pause bien méritée ( jeux de société), la soirée Breto-Groenlandaise a débutée. Discours solennel et émouvant de Juluut, Mathias et Vincent. Puis dinner time. La plupart des habitants ont aimé les galettes. Ils trouvent que ça ressemble à des croque-monsieur. Mais les enfants et nos ados attendaient plus particulièrement les crêpes au Nutella, ou plutôt le nutella au crêpes… le pot y est passé. Nous n en aurons plus…Nous avons même écouté du Dan Ar Braz. Nous avons trouvé un titre qui nous rassemble, ’Green Lands’ et leur avons appris les mouvements de danse des festnoz. Épique et incroyable.Cette soirée à resserré encore plus les liens qui se tissent petit à petit.
Vendredi 8 avril
Échanges scolaires et communication
Premier événement ce matin : M. Walger, Aleyna et Julie sont interviewés pendant ½ heure par Lucie, de la radio Rennaise Canal B. L’interview se passe à 17h ce soir et sera disponible en podcast… (à partir de la 2e minute du fichier ci-dessous)
https://www.canalb.fr/sites/default/files/podcasts/larene/larene_2022.04.08.mp3 Un nouveau groupe d’élèves (Alexandra, Élyza, Aleyna, Aboutaleb, Elouen et Julie) a participé au cours de Mathias. Dans ce moment de partage linguistique entre jeunes français et jeunes Groenlandais, chacun apprend à compter jusqu’à 10, à dire son plat préféré (niilatsami mamaasarnga…) et à se présenter dans la langue de l’autre - en français et en groenlandais ( … mi alerarpua = je m’appelle…) Nous avons appris qu’il n y a pas de nombres en groenlandais au dessus de 20, ils passent ensuite au Danois.Pour sortir de la salle et aller déjeuner, les élèves tirent au sort leur ordre de sortie pour se mettre en file indienne afin que ce soit calme dans les couloirs.Les élèves trouvent cela très différent de chez nous. Ils aiment beaucoup. Les élèves communiquent de mieux en mieux ensemble.Pendant ce temps, trois élèves, madame Vigneau et M. Walger s’occupent du ravitaillement. 30 kg de nourriture à remonter depuis le magasin du village. Des menus sont prévus : 

  • pâtes bolognaises à la Groenlandaise (avec du bœuf musqué), gâteau au chocolat (fait par les élèves pendant la réunion des encadrants) et sa decompote de pommes (cannelle en option)
  • purée - blancs de poulet grillés aux épices et demi pêche au sirop
  • Soupe, gratin de pâtes au jambon
  • Risotto aux légumes (dessert à définir) Après le repas de midi, rendez-vous avec notre camp de base. De part et d’autres nous avions préparé des petites surprises : à la mode antillaise en France et façon Grand froid ici. Ils nous avaient préparé un jeu suite à leur visite de l’exposition Arctic Blues aux Champs Libres : nous devions reconnaître les élèves et leurs accompagnateurs sur des photos où Ils s’étaient mises en scène. Par exemple, El Fayed avait mis un coquillage sur son oreille. Des petits frères et des petites soeurs sont présents côté France. Séquence émotion avec les grands qui sont un peu en manque de leurs familles.Xavier Bougeard prend la suite, pour un cours sur deux écosystèmes comparés : la forêt en France et le milieu marin au Groenland. Une nouvelle occasion de partager sur nos différences. Xavier part des connaissances des élèves pour construire progressivement la chaîne alimentaire de chacun des deux écosystèmes.Petite balade sur la banquise en milieu d’après-midi pour se dégourdir les jambes, sous un beau soleil voilé. Toujours des paysages à couper le souffle. Lors de cette promenade de la musique sortait d’une maison en face de la vallée, Mme Vigneau, Mme Gourault et Laurie-Anne ont dansé sur ’Born to be alive’ dans la neige !!!! Quelques roulis boulis pour atteindre la banquise où nous sommes tombés sur un ½ phoque sans doute tombé du quad d’un chasseur, ce qui a fait le bonheur du chien qui nous accompagne souvent dans le village (surnommé pompote par Aleyna qui veut l’adopter) …Une équipe de cuisine se constitue sous la direction de Vincent Hilaire et, comme chaque jour, les volontaires ne manquent pas 😊.Nous allons encore nous régaler (cf. premier menu de la liste)
Samedi 9 Anniversaire au Groenland ! Hier soir nous avons eu la chance inouïe de voir un feu d’artifice sur le versant opposé de la vallée. Pour quelle occasion, mystère (les 2 Julie pensent que c’était pour leur fête), mais c’était un spectacle grandiose.Aujourd’hui est un jour spécial pour l’un d’entre nous. Paul fête aujourd’hui ses 15 ans. Avoir 15 ans à Ittoqqortoormiit est une expérience inédite ! Nous commençons la journée par la visite de la partie Ouest du village que nous n’avons pas encore eu le temps de faire. Vincent Hilaire nous montre la mairie, la caserne des pompiers, la clinique, les énormes cuves à carburant qui alimentent tous le village…Puis descente pour une grande promenade et une séance photos sur la banquise. Nous avons vu des attelages de chiens de traîneaux et toujours ces paysages à couper le souffle, sous un grand ciel bleu. Nous avons trouvé sur la glace du pelage de bœuf musqué que certains ont porté en coiffe.Il y a également eu une pause détente dans une aire de jeux enneigée. Les élèves y ont retrouvé leurs jeunes amis Groenlandais et ont fait ensemble de la tyrolienne et de la balançoire.Après la pause déjeuner (escalope de poulet / purée, petits pains et compote), session de luge avec le matériel prêté par l’école. Grandes glissades et fous rires sont au rendez-vous.Puis nous voilà repartis pour continuer nos igloos. Après plus de 2 heures de travail acharné, nous nous rendons compte que nous maîtrisons bien l’art de la construction en montée mais que nous avons du mal à créer une voûte intérieure. Bref, nos igloos ressemblent davantage à des tours de château. Ce ne sera pas ce soir que nous pourrons dormir dedans, il n’ y a pas de toit. On essaiera sans doute de le terminer avant la fin du séjour, mais ce n’est pas gagné…Un samedi bien calme dans le village ! Presque plus de bruits de motoneiges et de quads alors que d’habitude ça vrombit dans tous les sens, ça sent les vacances. De nombreux groenlandais sont partis en week-end dans les camps de chasse ou de pêche de Cap Tobin, Cap Hope, Cap Brewster.Le soir, nous fêtons l’anniversaire de Paul comme il se doit : petits cadeaux, gâteau avec bougies et crème anglaise, prénom en lettres de glace. Paul nous remercie même d’un discours !
Dimanche 10 avril
Tournoi de foot et élections
Ce matin, les élèves qui le souhaitaient ont pu assister à la célébration d’une cérémonie religieuse dans l’église d’Ittoqqortoormiit. L’église est assez petite, elle peut accueillir une centaine de personnes. Elle est tout en bois. La messe était célébrée en Groenlandais de l’ouest.À l’issue de la cérémonie, Ita (la pasteur du village) a expliqué l’origine de l’implantation du protestantisme au Groenland et nous a également parlé des croyances Inuit (importance de la connexion avec la nature et les animaux).Après-midi sportive avec une rencontre football France/Groenland dans le gymnase. Les matchs se sont enchaînés entre des équipes de 6 joueurs. Très honnêtement, nous avons failli à notre réputation de champions du monde… Ils sont très très forts (ou alors nous sommes très très mauvais ?). Nous avons quand même réussi à marquer quelques buts et même à gagner un match ?.En tout cas, cela a généré de beaux moments de complicité sportive. Les enfants sont heureux de se retrouver et le sport est une façon universelle d’échanger.Pour terminer l’après-midi, ceux qui avaient encore un peu d’énergie sont allés faire un peu de luge.De retour à l’école, vers 18 heures, M. Walger propose aux élèves qui le souhaitent un petit moment “élections présidentielles” (filmé) : d’abord une réflexion autour de questions : pour vous, c’est quoi la politique ? Connaissez-vous les candidats à l’élection présidentielle ? leurs programmes ? Puis s’engage une discussion sur l’aspect politique de notre engagement dans ce projet et son lien fort avec l’avenir du monde. Nous regardons ensuite les résultats du premier tour… Sans commentaire !La discussion se prolonge sur les éléments qui peuvent nous guider dans nos choix d’un président : notre intérêt personnel ? Notre intérêt national ? une vision plus globale du monde ? nos révoltes ? Ce moment a été apprécié par tous les participants.
Maintenant, quelques élèves et deux professeurs se mettent aux fourneaux pour préparer des quiches maisons à base de pâtes à tartes (faites maison ce matin), thon, tomate et vache qui rit à la crevette ?
Lundi 11 avril
Traîneaux à chiens
Hier soir, la maison des filles a eu la chance d’assister à un spectacle splendide, une nouvelle aurore boréale. Elle était plus marquée et a duré plus longtemps que la précédente (elle était aussi plus tôt dans la soirée ce qui nous a bien arrangées ? car nous avions décidé de nous coucher plus tôt pour nous reposer…).Ce matin, nous allons sur la banquise par petits groupes dans des traîneaux à chiens avec des mushers (conducteurs de traineaux). Direction un iceberg au milieu du fjord, coincé par la banquise…Grâce à Mette nous avons pu embarquer dans 8 traîneaux à chiens. Nous étions 4 par traîneaux en comptant le musher et avions une dizaine de chiens par traîneau. Au départ, nous avons trouvé que certains attelages étaient agités et que certains chiens étaient agressifs mais nous avons appris plus tard qu’ils étaient en fait très excités à l’idée de partir en balade. Après une trentaine de minutes de trajet (à l’effet très vivifiant. Effet mister freeze garanti, les pieds de Nathan s’en souviennent encore ?), nous atteignons enfin cet immense iceberg.
Une fois arrivés, nous sommes submergés par les nuances de blanc et de bleu (on comprend enfin le sens du terme bleu-glacier). Quelques réactions de l’équipe pour décrire cet endroit : somptueux, magnifique, majestueux, lunaire, isolé, apaisant, amazing, grandiose, bleu et blanc, pur, émouvant, imposant, impressionnant, incroyable, époustouflant, what the phoque, bleuté, craquement, géant, waouh, et… très froid (mot qui est beaucoup revenu ce matin). On ne voit de cet iceberg que la partie emergée, d’une hauteur approximative de 50 m. 90% de l’iceberg est dans la mer. Un iceberg flotte car la densité de la glace est plus faible que celle de l’eau de mer. L’iceberg provient d’un glacier et est donc constitué d’eau douce. Nous avons pris de petits morceaux de glacier pour goûter l’eau de glacier à la pureté incomparable.Nous sommes restés environ 1h30 à profiter de ce spectacle. Nous avons même entendu l’iceberg craquer ?. Retour gelés dans nos attelages (on y est pas si mal, Julie, Aleyna et Vincent se sont même endormis).Nous sommes rentrés et avons passé une après-midi tranquille en se reposant. Nous sommes allés faire les courses puis nous avons fait une réunion ’comité de rédaction’ afin d’organiser des petits reportages journalistiques dans les jours qui viennent.
Mardi 12 avril
Les installations techniques du village
Ce matin nous sommes partis visiter la station météorologique du village, où nous avons assisté au lancement d’un ballon sonde pour prélever différents types de données. Nous avons appris que partout dans le monde, au même moment, des ballons comme celui-ci (500) sont lâchés pour que les personnes qui font les prévisions météo puissent disposer de toutes les données en même temps. Nous avons découvert ensuite les locaux où ils recueillent les informations et les communiquent. Lors de la discussion sur le rôle de la station météo, nous avons posé des questions sur le réchauffement climatique. Nous comprenons que le dérèglement des conditions météo dans le grand nord (records de chaleur : 24° C en juillet et août 2021 mais aussi records de froid, par exemple - 31 degrés celsius cette année au lieu des - 20 habituels) est en partie dûe au réchauffement des océans qui impactent les courants marins et entraînent plus d’évaporation dans l’atmosphère, donc plus de précipitations. Par exemple, ici, les tempêtes sont plus courtes, plus fortes et plus fréquentes qu’avant. Nous apprenons aussi que notre pollution a un impact direct sur la fonte de la banquise. Des particules noires issues de la pollution européenne se déposent sur la banquise et accélèrent sa fonte (le blanc réfléchit le soleil = effet albedo, mais le sombre absorbe cette énergie et fait fondre la glace !)Nous avons également vu la déchetterie et l’incinérateur du village à l’extrémité Est. Vincent nous explique que de gros efforts ont été entrepris depuis sa première venue en 2015 puisque de nombreuses carcasses métalliques ne souillent plus les lieux, ayant probablement été renvoyées pour recyclage. Un trou fumant nous a particulièrement intrigués. L’hypothèse d’une source d’eau chaude ou d’une quelconque géothermie a été balayée par un employé municipal qui nous a expliqué qu’ il s’agissait des matières fécales des habitants qui se décomposaient grâce à l’action des bactéries, ceci expliquant l’odeur présente sur les lieux !A notre retour les élèves chargés de la préparation du repas (des pâtes au saumon et des pêches au sirop en dessert) se sont mis au fourneaux et une trentaine de minutes plus tard, nous sommes passés à table.Peu de temps avant le dessert, l’équipe Greenlandia et les profs nous ont rappelé notre rôle d’ambassadeur et notre implication dans la collectivité car ils trouvaient que certains l’avaient oublié ou alors mal compris donc ils ont organisé des entretiens individuels pour échanger sur les points où nous pourrions faire des efforts. L’après-midi, après le repas, nous sortons à nouveau dans le grand froid pour aller visiter l’installation de la production énergétique et celle de l’approvisionnement en eau potable. C’est Erling Rasmussen qui nous accueille pour nous donner des explications.
Ces deux installations sont très importantes pour le village car s’il n’y a plus de production d’électricité, le village n’a plus d’accès à l’eau dégelée et tous devraient partir pour aller ailleurs pour continuer à vivre normalement. Il y a deux centrales de production électrique à Ittoqqortoormiit. Comme cela, si l’une d’entre elles tombe en panne, il y a au moins l’autre pour produire de l’énergie électrique. Elles fonctionnent au fuel et ne servent que pour le village d’Ittoqqortoormiit, pas pour les hameaux aux alentours (cap Tobin, cap Hope…) ni pour les maisons isolées. Des panneaux solaires ont été installés, mais ne produiront qu’à partir de cet été. Ils devraient permettre de couvrir 10 à 15 % de la consommation électrique du village.Pour la production d’eau potable, Erling Rasmusen nous explique qu’ils captent l’eau dans la rivière en été, à 400 m de l’installation de traitement que nous sommes en train de visiter et dans un lac alimenté par le glacier en hiver, à 2,5 km. Quand ils pompent l’eau dans le lac, ils sont obligés de faire un trou dans la glace d’une épaisseur de 1,5m pour atteindre l’eau liquide. Le glacier qui alimente le lac et la rivière s’est réduit fortement en épaisseur et en longueur à cause du dérèglement climatique. Il leur reste environ 30 ans avant de devoir sans doute aller chercher l’eau plus loin.L’eau est ensuite traitée par des UV et filtrée grâce à du sable pour la reminéraliser, un peu de chlore est ajouté, le pH est ajusté car l’eau est un peu trop acide puis elle est stockée dans une grande cuve que l’on voit à l’extérieur. Ils la livrent essentiellement par deux ou trois petits camions dans les réservoirs des maisons à la demande des propriétaires. Seuls la clinique, les pompiers et l’établissement pour personnes âgées reçoivent l’eau par des “pipelines” enterrés à 6 m sous terre pour ne pas geler.Une fois rentrés à l’école, nous nous sommes répartis des moments dans la journée suivante où nous allons prendre des photos des lieux visités aujourd’hui et l’iceberg vu hier.Ensuite nous nous sommes mis au travail sur les reportages thématiques distribués le jour d’avant.
Mercredi 13 avril
Ambassadeurs de Greenlandia
Depuis hier, nous avons chacun des missions particulières au regard de notre mission d’ambassadeurs de Greenlandia, suite à la conférence de rédaction à laquelle nous avon tous participé.Deux élèves, Elouen et Ylan sont repartis tôt ce matin à l’iceberg pour une séquence de tournage du documentaire avec Mathias, le caméraman Sébastien et Mme Gourault. Le trajet a été plus court qu’avec les chiens de traîneau car ils y sont allés avec la motoneige de Mathias, au chaud à l’arrière dans une carriole. Plus rapide donc mais aussi beaucoup beaucoup plus remuant !!!! Le paysage était toujours aussi magnifique et Ylan et Elouen ont été acteurs de cinéma pour quelques instants.Ils en ont également profité pour prélever de la glace sur ce morceau de glacier pour pouvoir l’analyser et surtout la goûter ! C’est curieux de se dire que l’eau que l’on va boire peut avoir des milliers d’années.Aleyna en déblayant la neige devant une fenêtre de la maison des filles a vu une forme jaune se déplaçant rapidement sur la montagne d’en face (à 2 km environ) : un ours polaire ! Malgré ses gesticulations, les autres filles n’ont pu confirmer cette vision. L’alarme anti-ours du village retentit quelque temps plus tard, confirmant le fait qu’un ours se trouverait à proximité.Trois autres élèves, Aël, Paul et Julie sont également repartis ce matin à la station météo pour une séquence tournage du documentaire accompagnés de Mme Vigneau, Sébastien l’opérateur de prise de vue et Laurie-Anne, la réalisatrice. Les élèves et Mme Vigneau ont tourné des scènes de questions/réponses avec René Zimmermann, un des 3 employés de la station, et effectué des prises de vues pour les intégrer dans le documentaire. Ils ont aussi assisté de nouveau au lancer du ballon sonde et étudié plus en détail les données exploitées.Ce midi, nous avons mangé de délicieux hot-dogs avec une salade de thon/maïs en entrée, tout cela préparé par Zoé, Tylanh, Alexandra et Nathan.
À 14h30, la majorité du groupe est partie à l’inauguration du festival d’échecs et de cirque. Trois élèves ont joué aux échecs : Samuel, Aboutaleb et Aël. Aboutaleb n’était vraiment pas loin de gagner, c’est de bon augure pour ramener un trophée en Bretagne (coupes et médailles à l’effigie de l’ours polaire).Ils ont trouvé que c’était un moment très sympa, il y avait de l’ambiance avec les jeunes du village et de la musique. Rdv demain pour le tournoi !
Il y avait aussi des ateliers de dessin, de tatouage, de cirque. Les enfants du village s’amusaient beaucoup et les élèves se sont intégrés aux différentes activités. Ils ont été très bien accueillis dans le festival.Quelques élèves ont aussi eu le temps de dévaler en luge de nouvelles pentes sur une colline près des igloos (qui ne sont toujours pas finis ?) avec Mme Vigneau. C’était très smooth dixit Colin.Une dernière équipe est retournée pour les besoins du tournage à la power plant : Tylanh, Eliza, Nathan et M.Walger. Ils ont pu ré-interviewer Erling, un employé de la centrale, devant les caméras. Le bruit des machines était un obstacle pour le bon enregistrement du son, donc certaines questions ont dû être posées à nouveau à l’extérieur. Les élèves apprécient l’expérience mais n’aiment pas trop quand ils doivent tourner plusieurs fois certaines scènes ?.Pause goûter puis suite de notre travail de sujets journalistiques pendant 1h. Les reportages avancent petit à petit.Séance photo de groupe sur la banquise puis dîner en compagnie de Mathias et Camilla, professeurs à l’école avec…crêpes en dessert pour finir de les convertir à cette spécialité bretonne.
Jeudi 14 avril
Course de traîneaux et tournoi d’échecs
Ce matin a été plutôt tranquille. Nous nous sommes levés un peu plus tard que d’habitude. À 10h30 nous avons travaillé sur nos productions journalistiques pendant 1h puis nous avons déjeuné tôt. Au menu : charcuterie en entrée, pâtes avec des légumes et un succulent riz au lait maison préparé par M.Walger, Colin, Paul, Samuel et Aël. Vraiment délicieux !En début d’après-midi, nous nous rendons sur la banquise pour assister au départ des courses de traîneaux. Première course, celle des hommes avec 30 km à parcourir. Les températures ayant très fortement augmenté (-3°C aujourd’hui), la banquise s’est fragilisée et le parcours a dû être modifié. C’est la fin de l’hiver ! Pas de surprise, Inuutaa, le frère de Mette, est l’habituel vainqueur parmi les 6 attelages.
Les jours prochains, ce sera au tour des couples et des enfants !Ensuite, nos champions d’échecs affrontent les groenlandais lors d’un tournoi organisé par un groupe d’islandais tous les ans à la même période depuis 15 ans. Ittoqqortoormiit est la capitale d’échecs du Groenland. Le champion d’Ittoq, une vraie légende, concourt également. Aël à terminé brillamment à la 2e place ex-æquo, il en était très fier et nous aussi ! Il ramène une médaille à la maison. Mais Aboutaleb, Samuel, Nathan, Elyza et Zoé sont loin d’avoir démérité. Ils ont reçu en récompense un œuf de Pâques en chocolat…
Vendredi 15 avril
Reportages et course de traîneau
Ce matin, la neige avait recouvert les toîts et les escaliers de l’école d’une fine couche de 5 cm. Après le petit déjeuner, Aboutaleb et M. Walger prennent la pelle et le balai pour dégager les escaliers avant que les filles arrivent, pour éviter que leurs pas ne tassent la neige et ne forment ensuite des plaques de glace sur les marches. Ce que nous avions prévu ce matin (rencontrer l’un des policiers du village) tombe à l’eau et est reporté à demain. Nous le remplaçons par une deuxième conférence de rédaction pour faire le point sur l’avancement des articles des uns et des autres, les besoins de chacun pour avancer et les outils à utiliser (Canva, vidéo…).
Vincent, Xavier et les enseignants lancent ensuite une idée : que chacun d’entre nous réfléchissent à cette expédition, à la façon dont nous avons vécu cette belle expérience, ce qui nous a plu ou pas, les moments forts, les images qui nous restent en mémoire, les émotions que nous avons ressenties… Le but est d’ancrer un peu plus dans nos mémoires cette expérience et de pouvoir, le dernier soir à Reykjavik, se retrouver tous ensemble pour que chacun prenne la parole à partir de cette réflexion introspective, pour clôturer, en quelque sorte, notre expédition.Des négociations sont en cours pour trouver de la viande de phoque auprès d’un chasseur. Nous allons pouvoir, nous l’espérons, y goûter avant la fin du séjour à Ittoqqortoormiit…Cet après-midi : rédaction des reportages, quelques tournages avec Sébastien et Laurie-Anne pour alimenter la réalisation du film du séjour, Atelier photo autour de la course de traîneau avec Vincent, atelier dessin avec Xavier, montage vidéo avec Vincent et luge avec nos amis groenlandais (ceux qui sont encore ici car la plupart passe quelques jours de vacances à Cap Tobin)L’atelier photo commence par une présentation des trois appareils que les élèves vont pouvoir manipuler : ce sont tous trois des reflexs numériques, avec des petits téléobjectifs allant jusqu’à 300 mm de focale pour deux d’entre eux (ceux de Mme Vigneau et M. Walger) et 400 mm pour le troisième (celui de Vincent). Vincent nous donne ensuite quelques bases sur le cadrage de la photo, puis il évoque le sujet que nous allons voir : la course de traîneaux des femmes. Il nous questionne sur ce que l’on peut raconter sur cette course et des idées de photos émergent de cette réflexion collective : les concurrentes (=>gros plans ?) les concurrentes sur leur traîneaux, en course avec les chiens, le public, l’arrivée…
Nous partons ensuite sur la banquise pour suivre la course. La suite en photos…De retour à l’école, c’est la mise en forme de nos reportages sur Canva qui occupe notre temps L’un des groupes fait, pour traiter son sujet (la station météo), un montage vidéo avec Vincent à partir des images tournées par Sébastien et Laurie-Anne.En fin d’après-midi, direction la piste de ski pour y faire de la luge. Mathias fait le remonte-pente avec sa motoneige. nouvelles rigolades partagées…L’atelier dessin se fait au retour. Louisa, la petite championne inuite du tournoi d’échecs, dessine Xavier, Anna, Mila et Madame Gourault. Nos portraits nous font beaucoup rire !
Le soir, après un nouveau repas de galettes bretonnes partagé avec l’organisateur du tournoi d’échecs et Louisa nous visionnons une sélection de photos réalisées par Aêl, Julie et Paul lors de l’atelier photos. Elles sont commentées par leurs auteurs et par Vincent et Sébastien, le caméraman de l’équipe de tournage.
Leurs conseils sur le cadrage, les axes forts de la photo, le choix des sujets, les photos qui “fonctionnent” et celles qui ne fonctionnent pas, profitent à tous.
Nous voyons également en avant première un reportage réalisé par Laurie-Anne et Sébastien qui sera présenté dimanche 17 avril dans le 19-20 de France 3 Bretagne. Nous voir ainsi est bluffant et nous comprenons mieux le travail de Laurie-Anne et Sébastien pour arriver à ce beau résultat.
 Samedi 16 avril
La police d’Ittoq et ateliers
Ce matin, nous allons rencontrer un policier municipal au poste de police du village. Henrik Carlsen nous fait visiter les locaux et nous explique le fonctionnement du poste. Ils sont deux policiers à travailler à Ittoqqortoormit et sont assistés d’un homme du village qui les aide dans leurs fonctions. C’est inhabituel mais nécessaire pour traduire et parce que cet assistant de la police connaît tout le monde. Cela peut être compliqué dans certaines situations, notamment quand sa famille est impliquée. Henrik est Danois, il travaille au Groenland sept mois dans l’année puis rentre cinq mois chez lui à Copenhague. Il vient de revenir à Ittoqqortoormit qu’il connaît bien car il a travaillé plusieurs fois ici. Il nous explique qu’Ittoqqortoormit est une ville plutôt calme, ce n’était pas le cas il y a vingt ans lorsque la population était deux fois plus importante. Il y a parfois des problèmes liés à l’alcool ou à la violence conjugale mais il n’y a pas de vols par exemple. L’alcool est un gros problème partout au Groenland et principalement sur la côte Est. Ici l’alcool fort est prohibé, ce n’est pas le cas sur la côte Ouest. Henrik explique ce problème d’alcoolisme par la perte de repères culturels trop rapide. En 125 ans, il y a eu un choc de cultures énorme. On peut rencontrer le même problème en Australie, en Alaska. Ittoqqortoormit est bien plus calme que d’autres villes sur la côte Est, par exemple Tassilak qui compte 2000 habitants et où la situation est moins facile car il y a plus de chômage et les jeunes font moins d’études. Nous avons également visité le côté prison du poste. Il y a 2 cellules et un coin cuisine pour les prisonniers qui restent plus longtemps, notamment ceux qui sont en transfert depuis Tassilaq. Un point qui a marqué les élèves : les toilettes électriques qui détruisent les excréments en les chauffant, confort ultime pour eux ! Au poste de police, on peut également faire faire ses passeports (obligatoire pour aller en Islande) ou les plaques d’immatriculation pour les motoneiges. La police est également en lien avec les chasseurs qui peuvent être sollicités et payés lors d’opérations de sauvetage ou de recherche. Jusqu’en 2022, il y avait un ranger payé par WWF chargé de surveiller les ours polaires, c’est maintenant le travail de la police. Les ours sont attirés par la déchèterie ou par la clinique ainsi que par la nourriture des chiens. Les ours ont un excellent odorat : ils sentent la nourriture à plus de 30 km de distance. Ce sont les chiens groenlandais qui repèrent souvent les ours en premier, leurs aboiements sont inhabituels en cas de présence d’ours. L’été, il peut y avoir dans le fjord de nombreux bateaux de croisière. Henrik trouve que certains touristes américains et chinois se comportent au village comme dans un musée, rentrant presque jusque dans les maisons pour prendre des photos ou donnant aux enfants de nombreux bonbons ce qui les incite à ’mendier’ des sucreries. Il ne voit pas ça d’un bon œil.
En début d’après-midi, une partie du groupe se rend au départ de la course de traîneaux des enfants. Aqqalu, qui a gagné la course des hommes avant-hier et sa femme, qui a gagné la course des femmes hier, espèrent une troisième victoire familiale avec leur fils aujourd’hui. Le public est toujours aussi nombreux. On sent que c’est un événement pour la communauté. Le départ est donné. Les chiens étaient impatients de donner toute leur énergie pour arracher le traîneau de leur jeune musher à la neige ramollie par les températures plus douces. Ils se dirigent vers Cap Tobin, comme les femmes hier, mais leur course est plus courte.
A l’arrivée, comme pour les adultes, les chiens sont récompensés par de la nourriture et les jeunes musher, drapeau groenlandais à la main, sont soulevés avec leur traîneau. C’est leur père et le propriétaire des chiens qui s’en occupent, aidé par d’autres “gros bras” si nécessaire. Le musher victorieux n’a que huit ans ! Le fils d’Aqqalu n’est arrivé que deuxième, mais c’est déjà une belle performance.
En milieu d’après-midi, deux groupes partent de l’école, l’un pour un atelier dessin en plein air et l’autre pour un atelier luge sur la piste de ski.
En fin d’après-midi, Aleyna s’est rendue avec l’équipe de tournage rencontrer Aqqalu, le musher qui gagne depuis 3 ans la course de chiens de traîneau, afin de le voir nourrir ses chiens et lui poser quelques questions. Aqqualu nourrit ses chiens tous les 2 jours avec des morceaux de phoque (qu’il a découpé devant nous). Il a expliqué à Aleyna que s’il a les meilleurs chiens c’est parce qu’il les aime, que ce sont ses meilleurs amis. Il a un chien qu’il affectionne plus que les autres car il est très rapide, intelligent, et d’une grande aide pour la chasse car il repère facilement les ours et les bœufs musqués. Quand il y a des portées de chiots, il les garde ou les donne à d’autres mushers, il ne veut pas en tuer. On voit qu’Aqqalu respecte énormément ses chiens et qu’ils sont bien traités, avec du respect mutuel. Livraison de nos repas des prochains jours en direct par Aqqalu : un rôti de bœuf musqué, du phoque sanguinolent et de l’ours polaire. Il nous reste à trouver des recettes avec les ingrédients que l’on a déjà…
Soirée jeux de société : mimes et loup-garou géant.
Dimance 17 avril
Pâques, anniversaire et soirée danse
Ce matin, grasse matinée. C’est dimanche !
Nous nous sommes retrouvés vers 11h afin d’effectuer des prises de vue pour le reportage de Laurie-Anne.
Puis vers midi une dizaine d’enfants de l’école nous a rejoint pour une chasse aux œufs de pâques dans la neige. C’est un peu dur de les trouver car il a neigé ces derniers jours et les œufs s’enfoncent ! Et finalement dans ce paysage de neige, il y a peu de cachettes !!! On avait 114 œufs et on a réussi à en retrouver 104…Il en restera 10 à Ittoqqortoormit que les élèves retrouveront sans doute dans les prochains jours…
Nos jeunes invités ne semblent pas vouloir nous quitter. Qu’importe, on improvise, on partage le repas de midi : pizzas, riz au lait, auxquels on ajoute du jambon et du fromage. Pas vraiment un repas de fête, mais c’est ce soir que nous nous rattraperons !
En début d’après-midi, certains font des parties d’échec, pendant que d’autres se mettent au montage vidéo de notre visite du site de production d’eau et d’électricité, avec l’aide de Vincent.
À 15 h, Xavier fait le point sur l’atelier géologie du jour…Premiers pas de géologues… Après la présentation des outils de géologue (loupe, marteau pour casser les pierres, cordes pour relevés topographiques, lames en verre pour estimer la dureté de chaque roche), nous allons sur le terrain ramasser des cailloux puis nous les analysons. Ce travail permet de dater les échantillons, de déterminer le climat de l’époque et de reconstituer l’histoire des territoires (roches volcaniques, sédimentaires…), éventuellement en vue de trouver des minerais ou du pétrole. Sébastien fait le lien entre les missions lunaires et le travail de géologue : des géologues ont été envoyés sur la Lune pour ramener des échantillons exploitables. Avec nos Moon Boots, nos empreintes laissées sur la neige, dans ce paysage quasi lunaire, nous nous sentons de vrais explorateurs. Pierre Sans Joffre du MNHN, en vue de préparer son expédition de l’été nous a chargés de collecter des échantillons. Nous allons les prélever près de la maison Charcot pour plus de praticité compte tenu des quantités importantes de neige tombée dernièrement…
Sur le terrain, nous nous rendons à la station météorologique, faisons un relevé topographique à l’aide d’une corde de 1m et prélevons de petits éclats de roches à l’aide du marteau. C’est un prélude à l’expédition scientifique de cet été où des échantillons de roches et de lichens vont être comparés par rapport à ceux de Charcot datant d’il y a un siècle. Les roches sont métamorphiques datant d’il y a deux milliards d’années, d’origine volcanique ou sédimentaire. Le test de dureté montre que la dureté est de 7 ou 8, moins que le diamant mais plus que le talc. Le dernier test, le test à l’acide, montre si la roche est calcaire (d’origine marine). Aucune effervescence n’est observée, ce ne sont donc pas des roches calcaires. Il s’agit probablement de gneiss. La zone géologique la plus intéressante se trouve au niveau de Cape Hope puisque le sol est fait de roches datant du jurassique et du trias. Entre ces deux êtres géologiques, un réchauffement climatique a eu lieu. L’étude de ces roches pourrait être riche d’informations pour notre période de changement climatique.Deuxième anniversaire de la semaine. Cette fois-ci c’est madame Vigneau ! Pour l’occasion M.Walger et les élèves ont préparé un vrai repas de fête. Poisson fumé mayonnaise en entrée, bœuf musqué et galettes de pommes de terre aux épices en plat principal et de superbes gâteaux avec crème fouettée en dessert.
Place ensuite à la soirée dansante, la fameuse boum. Les élèves ont dansé pendant plus de 3h, jusqu’à 1h30 du matin, allant même faire la chenille dans la neige ! Il y avait une très bonne ambiance, tout le monde s’est déhanché au rythme de musiques variées, il y a même eu quelques slows…
 Lundi 18 avril
Du phoque et l’ours au dîner
Aujourd’hui, nous allons enfin goûter à la nourriture traditionnelle inuite : le ragoût d’ours blanc et le pot au feu de phoque. Depuis hier soir, les deux morceaux ont été mis à décongeler.
Ce matin, priorité à l’ours. Il doit être cuit au moins six heures pour éliminer les toxines contenues dans la viande. Nous le mettons à cuire dans du bouillon.
Pour le phoque, nous choisissons une recette d’osso bucco à la groenlandaise. La chair de phoque est presque noire et recouverte d’une couche de gras. Notre morceau vendu par Aqqalu est composé de côtelettes. Après le repas de midi, ménage de l’école et tout le monde s’y colle ! Nettoyage des sols, de la cuisine, des salles de classe temporairement occupées par les garçons la nuit. Après-midi luge, tournage de sequences par l’équipe de production sur la banquise. Instants de poésie, en observant la fissure qui marque la limite terre/mer, Colin déniche un tunnel de respiration de phoque en voulant atteindre la mer. Inuutaa, l’un des plus grands chasseurs du village, vient nous parler de son métier et répond aux questions en East Greenlandic, Juluut traduit en danois, Mathias en anglais et Mme Gourault en Français ! Il y a 10 chasseurs professionnels actuellement à Ittoqqortoormit (il y en avait 100 auparavant). Inuutaa est chasseur depuis 35 ans. C’est très difficile d’être chasseur aujourd’hui car les quotas de viande ont fortement baissé ces dernières années ainsi que le prix de la viande. Les quotas ont été mis en place il y a longtemps. C’est l’un des endroits au Groenland où l’on peut tuer le plus d’ours polaires -35- car il y a beaucoup d’ours. A Nuuk, les quotas sont beaucoup moins élevés par exemple.
Pour être considéré comme étant un bon chasseur, il faut être entraîné par d’autres chasseurs. Cela se transmet de génération en génération mais pas forcément de père en fils. Le respect des chasseurs pour les animaux est quelque chose de spécial. Ils tuent pour la peau, les os, la chair, pour survivre en fait, pas pour le plaisir ni pour le sport.
La nourriture achetée au supermarché est très chère.
Il y a un respect énorme des animaux tués car cela fait partie de leurs traditions et car c’est un moyen de survie. Le chasseur le plus jeune actuellement au village a 19 ans. Il y a quelques années, les jeunes enfants rêvaient de devenir chasseurs car cela suscitait énormément de respect mais les jeunes ne sont plus incités à le faire car ils ne peuvent pas vivre de ce métier. Il n’y a pas moins d’ours polaires, on en voit même maintenant dans les villages. Est-ce dû à l’augmentation de la population d’ours polaires ou au changement climatique ? C’est très difficile de devenir chasseur car il y a beaucoup d’éléments techniques à maîtriser. On n’a jamais vraiment terminé d’apprendre à devenir chasseur. Inuutaa a plusieurs enfants : son fils aîné est chasseur professionnel, ses autres enfants travaillent au village mais ne sont pas chasseurs (un de ses fils est menuisier comme lui au début de sa vie professionnelle).
Habituellement, il vend 50% pour payer ses factures. Il donne 25% à sa famille et ses amis et il garde 25% pour sa consommation. Il n’y a pas de problème pour continuer à chasser avec la nuit polaire car il y a toujours deux ou trois heures de clarté pour aller chasser.
La difficulté est plutôt qu’à cette époque de l’année, la banquise n’est pas suffisamment solide, ce qui oblige les chasseurs à faire un long détour par les montagnes. Inuutaa voit qu’il y a des changements : les paysages changent, certains glaciers ont fondu, la banquise va moins loin dans la mer. Il voit les effets du réchauffement climatique par rapport aux trajets qu’il emprunte.
Son expérience la plus effrayante s’est déroulée il y a 10 ans. Croyant l’ours mort, abattu d’une balle, celui-ci s’est brusquement relevé quand il s’est approché. Il a du lui donner un coup de crosse et s’est réfugié derrière sa meute de chiens. Pour Inuutaa, c’’est très excitant et effrayant car on part à la chasse sans savoir ce qui va se passer voire même si on va revenir vivant. Il est également très fier de réussir à nourrir sa famille et sa communauté. Il a tué 2 ours blancs cette année (47 depuis qu’il est chasseur), 3 boeufs musqués et énormément de phoques (des milliers !).
Inuutaa conseille de faire du bruit si on croise un ours blanc. S’il est affamé (c’est visible car il semble amaigri), l’ours vous attaquera sinon il partira.Ils partent souvent chasser à plusieurs pour le boeuf musqué, pour la chasse à l’ours polaire ou au narval. Le premier qui voit l’ours aura le meilleur morceau. Pour illustrer cette séquence de chasse, une américaine, Ariel, logeant à la guest house, a ramené des images d’un ours polaire filmé par drone les jours précédents à Cape Tobin, à 5 km d’ici.Ariel en introduction, se présente. Elle a 35 ans et travaillait dans l’industrie du pétrole. Elle est fascinée par la nature et le Groenland (6e voyage au Groenland). Elle est ici pour chercher des ours blancs.Un ours polaire peut faire jusqu’à 3 mètres de hauteur. Sur la vidéo, il s’agit d’un ours moyen. Ariel se trouvait à 1 km mais ne voyait rien de ses propres yeux. Les images formidables fournies par le drone montrent même l’ours se dressant sur ses pattes arrières en direction du drone.L’ours polaire est un animal solitaire qui mange tout ce qu’il trouve. On le voit peser de son poids sur la banquise, peut-être parce qu’il a trouvé un trou de respiration d’un phoque en respirant l’odeur de sa proie. Ce film nous a permis de faire connaissance avec l’ours polaire et atténue notre déception de ne pas en avoir vu de nos propres yeux (sauf Aleyna, souvenez-vous).
Mardi 19 avril
Ours polaire, derniers souvenirs et préparation du départ
Ce matin, dans l’école, c’est la rentrée pour nos amis Groenlandais. Tout à coup un mot magique circule : Polar Bear !
M. Walger est invité par les enseignants à regarder dans les jumelles. Vu ! Il est plus proche de cap Tobin que d’ittoqqortoormiit. Vite l’appareil photo ! M. Walger alerte les garçons, encore endormis à cette heure là, mais seul Paul se donne la peine de se lever pour aller voir l’ours. Serait-il plus important pour certains de discuter tard le soir au risque d’être trop fatigués le matin pour saisir une telle occasion ? Où alors, ces jeunes sont tellement habitués au images vidéos que pour eux voir un ours de loin ne vaut pas le film qu’ils ont vu hier ?Mette a ouvert ce matin la boutique de souvenirs pour les élèves. Pas grand chose ou des objets très chers, mais les élèves essayent de ramener quelques babioles, même si beaucoup estiment que le meilleur souvenir à ramener ce sera leurs photo et l’expérience vécue.
Encore des petits moments partagés avec les jeunes amis de l’école qui sont revenus ce matin. On sent l’émotion de la fin du voyage pointer le bout de son nez. Certains élèves commencent à exprimer leur tristesse à l’idée que nous partions demain. Cet après-midi va être axé logistique. Dernières courses, début des bagages, nettoyage et rangement de la maison des filles…En fin d’après-midi il y a une projection de quelques images tournées cette semaine avec les locaux qui vont venir nous dire au-revoir. Il y a également un atelier de perles avec Ita, qui nous a déjà appris beaucoup à l’atelier couture du mardi soir.
Mais nous ne serons pas tard car tout doit être prêt ce soir. En effet à 8h demain matin nous aurons une cérémonie d’au-revoir à l’école avant de décoller avec l’hélicoptère.
Mercredi 20 avril
Le retour
L’heure du grand départ a sonnée.
Réveil matinal, 6h30, afin de terminer les valises.
Rdv à 8h30 à l’école pour une cérémonie officielle d’au-revoir.
Les élèves français et groenlandais chantent des comptines dans leur langue, puis il y a les discours émouvant de Mathias, Juluut, Vincent et Mme Vigneau. L’école offre des cadeaux pour chacun de nous : un mug souvenir et une décoration de sapin de Noël en peau de phoque (fait par les enfants). Puis les 1es rotations d’hélicoptère commencent à 9h15. Elles s’enchaînent jusqu’à 13h30. Deux classes de l’école Ejnar Mickelsen nous rejoignent à pied à l’héliport pour nous faire un dernier au revoir, avec des petits drapeaux groenlandais. Ce sont eux que nous retrouverons en France l’année prochaine, normalement au printemps 2023 (mai ?)Départ de l’avion à 14h30.
Arrivée sans encombre en Islande à 16h30. Nouvelle découverte en fin d’après-midi : les bains nordiques. Il y a une piscine juste à côté de l’auberge de jeunesse. Tout le monde s’en donne à coeur joie dans le bassin de nage, les toboggans, le hammam, les bains à différentes températures : 38, 40, 42, 44 °C (trop chaud) et le dernier à 6-8°C.Ce soir dîner au restaurant ’le plan B’, un restaurant de burgers, pour clôturer en beauté le séjour. Retour à l’auberge de jeunesse où chacun a pu exprimer ses sentiments et émotions sur ce séjour inoubliable.
Jeudi 21 avril
Le retour 2
Levés à 3h45, déjeuner rapide puis navette vers l’aéroport de Keyflavik. Plusieurs d’entre nous prolonge leur nuit pendant ces ¾ d’heure de route.
La journée s’enchaîne, avec son lot de tâches fastidieuses (enregistrement de bagages, contrôles, attentes) de somnolence plus ou moins profonde et d’échanges et de partage entre nous sur cette expérience hors du commun. Les ’au-revoirs’ avec Vincent, Xavier, Laurie-Anne et Sébastien à l’aéroport Charles de Gaulle sont chargés d’émotions. Quand les reverrons-nous ?La dernière étape, en train, nous emmène vers nos familles. Les retrouvailles promettent aussi d’être exceptionnelle. Nous avons tant de choses à raconter…

Retrouvez plus de photos et quelques vidéossur notre drive : https://drive.google.com/drive/folders/1tiGQLX7yuXBBW96MOALcANKbXOV_iYXd?usp=sharing

à l'aéroport des oies pas très sauvages en Islande direction l'Islande DSC_1411 La classe ambassadrice le camp de base au travail Notre marraine, Marie, au départ de l'expé soirée pizzas en Islande

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